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Albert & Isabelle (1598-1621)

 - exposition historico-culturelle -

Les Archiducs Albert et Isabelle régnèrent sur nos régions durant le premier quart du XVIIe siècle. Leur gouvernement acquit très vite une renommée quasi mystique. Ils furent hautement appréciés par leurs partisans ( et, dans certains cas, également par leurs opposants) pour leur volonté de paix, leur équité, leur piété et leur clémence. Par la protection qu’ils accordèrent à Pierre Paul Rubens, ils furent de fait les parents spirituels du baroque flamand.

Cette année est celle du 400ème anniversaire du début du gouvernement des Archiducs. Un tel centenaire fournit une occasion idéale pour dresser le bilan de ce que signifia leur règne. L’exposition qui sera consacrée en automne à Albert et Isabelle au Musée du Cinquantenaire, souhaite réaliser cet objectif selon une manière accessible à chacun. Elle accorde en premier lieu un grand intérêt à l’intense interaction que le gouvernement archiducale accomplit entre les arts et leur politique. Elle souhaite ensuite mettre en lumière la manière dont leur administration influença notre vie jusqu’à nos jours.

Peu de temps avant sa mort, Philippe II décida que sa fille préférée, l’infante Isabelle Claire Eugènie, épouserait son propre neveu, l’archiduc Albert d’Autriche ( alors encore cardinal). Le vieux roi lui donna les Pays-Bas en dot. Par là, il chargeait le jeune couple rien de moins que d’une lourde tâche. Les Pays-Bas étaient en proie à une guerre civile. Depuis presque 30 ans, la révolte contre la volonté royale faisait rage. Les rebelles reprochaient à la cour ses abus de pouvoir et exigeaient la liberté de culte. Ils avaient eu recours aux armes après l’introduction unilatérale de nouveaux impôts. Ils s’étaient retranchés derrière les fleuves et avaient fondé une république calviniste. L’armée espagnole ne contrôlait plus alors que les provinces du Sud. Philippe II espéraient que ses successeurs restaureraient l’unité des Pays-Bas.

Albert et Isabelle régnèrent sur nos régions un peu moins d’un quart de siècle. Ils établirent leur cour à Bruxelles. En magnificence et en faste, celle-ci soutint la comparaison avec les autres cours européennes. Les collections de parures, de tapisseries et de peintures, que les Archiducs montraient à leurs invités sidérés au Coudenberg, étaient renommées dans toute l’Europe. Des savants faisant autorité et des artistes réputés se mettaient volontiers à leur service. Ils réussirent ainsi à convaincre l’éminent humaniste Justus Lipsius à assumer une charge dans le conseil archiducal. Pierre Paul Rubens œuvra également au service de la cour bruxelloise pendant leur règne. Pour la position de peintre de cour, il modifia même ses projets qui étaient de retourner définitivement en Italie. L’engagement de Wenzel Coebergher comme architecte de la cour est presque aussi significatif. Coebergher ne se chargea pas seulement de mener à bien les différents projets de construction décidés par Albert et Isabelle. Il prit aussi l’initiative de la fondation des monts-de-piété, il expérimenta la potasse et assuma la responsabilité de l’assèchement des marais.

Les collections archiducales ne comportent pas seulement des œuvres d’art. Les sciences naturelles naissantes sont également bien représentées. De nombreuses nouvelles espèces végétales et animales que les Occidentaux avaient appris à connaître au cours de leurs voyages d’exploration furent surtout recherchés comme objets de collection. Dans les jardins du Coudenberg fleurissaient tant de plantes particulières qu’elles inspirèrent Jean Brueghel pour ses compositions florales mondialement célèbres. Des coraux, des coquillages et des noix de coco furent serties dans des montures artistiques. L’Infante sans enfant s’entoura de toute une ménagerie de perroquets, de chiens, de singes et de nains. Dans cette atmosphère, il ne fut pas étonnant que l’on ait conservé un souvenir de leurs montures tant chéries.

Suivant l’exemple de Philippe II, les Archiducs s’efforcèrent au début d’arracher la réunion des Pays-Bas par les armes. Cette stratégie n’eut que de maigres résultats. La jeune république des Provinces-Unies semblait trop forte, le coût de la guerre était beaucoup trop élevé. A leur arrivée, Albert et Isabelle trouvèrent le pays en ruines et les caisses de l’état vides. Non sans difficultés, les Archiducs rompirent avec la logique militaire et firent accepter une nouvelle politique. En 1609, ils conclurent, avec la Trêve de Douze Ans, un ajournement des hostilités. Ils pouvaient alors dépenser leur énergie à la reconstruction de nos régions.

Albert et Isabelle doivent surtout leur réputation à la deuxième moitié de leur règne. Dans les années qui suivirent la Trêve, ils se révélèrent comme des apôtres de la paix. Ils avaient conscience qu’une longue paix supposait réussite et équité. C’est pourquoi ils favorisèrent la reconstruction de l’agriculture et de l’industrie, ils s’attelèrent à redresser la situation financière et ils s’appliquèrent à la réforme de la justice. A maintes reprises, il n’est pas difficile de reconnaître des aspects contemporains à leurs projets et leurs préoccupations. Les Archiducs voyaient dans le catholicisme le ferment de leur monarchie. Cette conviction motiva l’appui qu’ils apportèrent à la Contre-réforme. Leur soutien à la restauration du catholicisme dans les provinces du Sud témoigne également d’un sens des réalités. Du moins attendaient-ils plus de résultats du dialogue et d’une tolérance limitée que d’une dure répression du protestantisme.

Les arts apportèrent une contribution essentielle à l’offensive de paix archiducale. Tout comme les publicistes du XXe siècle, les Archiducs croyaient en la puissance de l’image. Ils passèrent toutes sortes de commandes qui devaient faire l’éloge de leur gestion. Des architectes, des peintres et des sculpteurs travaillèrent en étroite collaboration avec des orfèvres, des tapissiers et des brodeurs. Des savants et des auteurs étayèrent l’ensemble. De cette manière, Albert et Isabelle ont immortalisé la deuxième moitié de leur gouvernement en une œuvre d’art totale. A l’occasion de l’exposition, une partie importante de ceci a été réunie pour la première fois depuis bientôt quatre siècles.

L’exposition Albert et Isabelle, 1598-1621 , est une organisation conjointe des Musées royaux d’Art et d’Histoire et de la KU Leuven.


Quelques œuvres exposées

L’exposition propose un aperçu de la production artistique à l’époque d’Albert et Isabelle. Une grande partie des œuvres exposées proviennent des collections archiducales mais sont actuellement dispersées dans diverses collections publiques ou privées aussi bien en Belgique qu’à l’étranger. Grâce à la collaboration d’un certain nombre d’institutions prestigieuses, les MRAH ont pu, après 400 années, rassembler à nouveau ces chefs-d’œuvre. Il s’agit d’environ 400 œuvres parmi lesquelles des peintures, des sculptures, des tapisseries, des textiles, des œuvres d’orfèvrerie. Voici une sélection de quelques-unes de ces œuvres.

Vienne, Kunsthistorisches Museum, Kunstkammer

Antonio SUSINI, Hercule terrassant le Centaure. Bronze, vers 1590.

Anonyme, Fourchette et cuillère cinghalaises. Cristal de roche, or et rubis, fin du XVIe siècle

Madrid, Musée du Prado

Pierre Paul RUBENS et Hendrik van BALEN, Portrait d’Isabelle avec Mariemont en arrière- plan. Huile sur toile, 1618

Jan I BRUEGHEL et Hendrik van BALEN, La vue et l’ouïe. Huile sur toile, 1618

P.P. RUBENS, Portrait d’Albert avec Tervueren en arrière-plan. Huile sur toile

P.P. RUBENS, Persée et Andromède. Huile sur toile, 1638

(= allégorie : Andromède (les Pays-Bas) menacée par l’hérésie est sauvée par Albert et Isabelle)

Denijs VAN ALSLOOT, Mascarade sur la glace. Huile sur toile, 16??

Saint-Petersbourg, Hermitage

P.P. RUBENS, Le temple de Janus. Huile sur panneau, 1635.

P.P. RUBENS, Saint Idelfonsus reçoit la chasuble de la Sainte Vierge. Huile sur toile, vers 1630.

Londres, Collection de S.M. la Reine Elisabeth II

Leone LEONI, Buste de Philippe II. Bronze, milieu du XVIe siècle.

Londres, Victoria and Albert

Denijs VAN ALSLOOT, Ommegang de 1615. Huile sur toile, 1615.

Munich, Alte Pinakothek

Frans SNYDERS, Garde-manger avec gibier et serviteur. Huile sur toile, 1615-1620.

Un certain nombre d’œuvres d’art n’ont encore jamais été présentées au public. Elles ont été conservées pendant quatre siècles dans des collections peu connues :

Bruxelles, Cloître du Carmel

Habit d’Isabelle, 1633

Grande-Bretagne, collection privée

Otto VAN VEEN, Double portrait des Archiducs Albert et Isabelle. Huile sur toile, vers 1615.

Et des Musées royaux d’Art et d’Histoire aux-mêmes proviennent entre autres :

Ateliers bruxellois, Couvre-lit des archiducs, dentelle, 1599

Maximilien van der Gucht (ateliers de Delft), La bataille de Nieuport, tapisserie, 1648

Les chevaux des Archiducs Albert et Isabelle, début XVIIe siècle


Les chevaux d’Albert et Isabelle

Les chevaux des archiducs constituent l’un des points forts de l’exposition. Le mystère qui entourait l’origine et la nature de ces animaux a incité les MRAH à les faire analyser.

Ci-dessous, vous trouverez une mise en situation historique ainsi qu’un résumé des résultats de l’examen mené par le Prof. Dr. Francis Verschooten de la Faculté de Médecine Vétérinaire de Gand.

Les sources historiques

Les chevaux d’Albert et Isabelle font partie des collections d’armes et d’armures des Musées royaux d’Art et d’Histoire, aujourd’hui déposées au Musée Royal de l’Armée et d’Histoire militaire. Elles se trouvaient à l’origine dans l’Arsenal du Palais Coudenberg à Bruxelles, soit dans le palais des Archiducs eux-mêmes.

La plus ancienne description en est donnée par Guichardin dans l’édition de 1635 de sa Description des Pays-Bas. Il y note les peaux séchées et tendues sur un corps de bois du cheval monté par l’archiduc (ou l’archiduchesse?) lors de son entrée à Bruxelles et d’un autre cheval qui sauva l’archiduc à la bataille de Nieuport.

Ce dernier est accompagné d’un panneau en bois peint portant l’inscription « Il cavallo noble » et les vers « Siste gradum, Spectator; ego de nomine dicor / Nobilis: at praesto nobilitate rei. / Archiduci Alberto sustravi corpora quondam, / Quando prope Ostendam Martia Erynnis erat: / Illumque eripui pugnantem hostibus armis, / Cum vel ei, mihi vel mors subeunda fuit. / Me magis ardebat miles: quia virginis instar / cernebat niveam crescere fronte jubam. / Hinc ut me rapere:, crebo sua spicula & enfes / In caput ignoti strinxerat Archiducis. / Evasi, eduxique virum, meque ipse reduxi / Incolumen: nostre non hora necis. / Ast anno vertentedie qua evasimus ambo, / Nobilis interii. Cernite qualis eram. ».

En 1682, le père Claude du Molinet, bibliothécaire de l’Abbaye Sainte-Geneviève à Paris écrit avoir vu, « dans de grandes armoires, trois peaux de chevaux qu’on avoit remplies et gardées par curiosité. L’une étoit de celuy sur lequel étoit montée l’Infante Isabelle lorsqu’elle fit son entrée à Brusselles, qui est de couleur Isabelle; le second étoit un alezan qui sauva l’Archiduc Albert au combat, et le troisième un gris pommelé que l’Archiduc Léopold avoit coutume de monter ».

Un manuscrit du XVIIIe siècle signale « Le cheval de feu l’Infante Isabelle sur lequel elle etoit assis quand elle fit son entrée dans Bruxelles. Le dt cheval a porté une selle de 800 mille florins » et « Le cheval de feu larchiduc Albert qui lui sauva le vie au siege dostende ».

Une Description de Bruxelles et des environs, écrite en 1785 par l’abbé Mann cite « Les armes de parade de l’archiduc Albert et les harnais de son cheval, ainsi que les armes fortes que ce prince portait au siège d’Ostende; la peau du cheval que montait l’infante Isabelle lorsqu’elle fit son entrée à Bruxelles ».

En 1794, les collections "Armes et Armures" furent empaquetées afin d’être envoyées à Vienne, par mesure conservatoire en prévision de l’arrivée des troupes françaises. Dans la précipitation du départ, quelques pièces furent oubliées, parmi lesquelles: les deux chevaux rembourrés, la presque totalité de la barde de parade, le troussequin et le pommeau de la selle de celui de l’infante, ainsi que le panneau avec l’inscription Il Cavallo Noble. En 1847, les chevaux entreront à la Porte de Hal pour un séjour de 130 ans.

Les catalogues rédigés par les conservateurs qui se sont succédé à la Porte de Hal mentionnent sous différentes formes la présence des chevaux: « Cheval de bataille de l’archiduc Albert ... Le cou du cheval est percé d’un trou fait par une balle de mousquet au fameux siège d’Ostende de 1604. Contre le mur est posée l’épitaphe latine suivante: El cavallo noble ... Le cheval ... placé derrière celui de l’archiduc, est celui sur lequel l’épouse de ce dernier, l’infante Isabelle, fit son entrée publique à Bruxelles lors de son inauguration ... en 1599 »

« Le cheval andalou, rembourré, de l’infante Isabelle ... », « Le cheval transylvain, rembourré, de l’archiduc Albert, qui lui sauva le vie au siège d’Ostende » et « Le cheval rembourré de l’archiduc Léopold-Guillaume, qui se mettait à genoux et faisait la révérence à son maître ... »

« ... un trou fait par une balle de mousquet à la bataille de Nieuport (1600) »

« Le cheval, rembourré, qui supporte cette armure est celui que l’archiduc montait lors de son entrée à Bruxelles en 1599, il porte au cou la trace d’une balle de mousquet tirée à la bataille de Nieuport (1600) ...Le panneau ... dont l’inscription commence par les mots: EL CAVALLO NOBLE, remonte à l’époque du siège d’Ostende et contient l’éloge de la conduite de l’archiduc pendant ce siège »

« Un panneau en bois ... rapporte qu’il sauva son maître, sous les murs d’Ostende, grâce à la célérité de sa course et périt un an après ».

La comparaison des vestiges actuellement en notre possession avec les textes anciens suscite cependant certaines questions.

La plupart des événements qui ont marqué la vie des archiducs aux Pays-Bas sont connus par les lettres que l’infante écrivait à son frère Philippe III d’Espagne; l’une d’elles relate l’entrée triomphale du couple à Bruxelles le 5 septembre 1599: « montés sur deux genets blancs comme neige ... car une prophétie fort ancienne disait que, tant que deux souverains ne seraient pas entrés à Bruxelles sur des chevaux blancs, on n’aurait pas la paix et on y attache ici beaucoup de créance ». Or le cheval réputé être l’une des montures de la Joyeuse Entrée est loin d’être nivéal, ni même couleur « isabelle »: il s’agit d’une jument à la robe claire dont la crinière et la queue sont fauve.

L’histoire de la bataille de Nieuport rapporte que le 22 juillet 1600, l’archiduc Albert, combattant en première ligne, n’échappa de justesse à la mort qu’en faisant cabrer son cheval qui reçut ainsi à la gorge le coup d’arquebuse tiré à bout portant qui lui était destiné. Ce cheval est dit blanc par Guichardin, et alezan par de Molinet alors que l’étalon blessé mortellement à la gorge qui nous est conservé a le poitrail pâle et l’arrière-train fauve.

Le poème Il cavallo noble, longtemps présenté à proximité des dépouilles, est à l’origine d’une confusion souvent répétée de deux épisodes historiques distincts, la bataille de Nieuport et le Siège d’Ostende. Il immortalise un troisième cheval qui aurait sauvé la vie de l’archiduc au siège d’Ostende grâce à sa rapidité et serait mort un an plus tard.

L’examen radiographique des chevaux

Les deux chevaux ont été emmenés à la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Gand, où le professeur Verschooten leur fit subir un examen. Les chevaux furent entièrement radiographiés après que l’on ait pu se faire une idée du contenu grâce à une "flitsoscopie" inversée. Les chevaux semblent laisser relativement bien passer les rayons X.

La jument se trouve littéralement plantée au sol sur trois jambes raides; seule la jambe arrière droite est quelque peu déplacée vers l’avant . La hauteur au garrot est de 1,33m et la robe est de couleur alezane ( la robe, la crinière et la queue sont de même couleur), ruticane ( poils blancs mêlés à la couleur alezane) et dans un état passablement mauvais. L’arrière-train est de couleur alezane foncée tandis que le ventre, le poitrail et l’avant train sont de couleur beaucoup plus claire. Beaucoup de poils sont tombés mais on ne peut espérer guère mieux après 400 ans ! Les membres artificiels sont en bois et beaucoup trop longs.

L’étalon a un aspect totalement différent de celui de la jument. La tête a conservé une ossature interne dont témoigne sa forme avec évidence. Elle est beaucoup plus belle que celle de la jument. On remarque à la base du cou, long et anormalement fin, à 4 cm à droite de la ligne médiane, une ouverture ronde, profonde de 3 cm. Cette cavité peut être la conséquence de la balle qui tua le cheval sur le champ de bataille. Le point d’impact se situe à l’emplacement de la carotide; on peut en déduire que le cheval est probablement mort d’une hémorragie. Le garrot est plat étant donné que les vertèbres cervicales sont cassées. Il est également possible que cette ouverture ait été pratiquée après la mort du cheval.

 Selon les conclusions générales de l’examen clinique et radiographique, on peut difficilement parler de chevaux naturalisés parce qu’il ne s’agit que de la peau. Ceci n’enlève rien à l’intérêt des préparations parce que l’embaumement d’une peau avec la reconstitution de la forme des chevaux peut être considéré comme un tour de force impressionnant.

 Les chevaux ont été naturalisés à des moments différents, car la technique est relativement dissemblable. Selon le récit de la mort de l’étalon, la chronologie de l’embaumement est assez logique : d’abord l’étalon et ensuite la jument. L’armature en bois de la jument a probablement été réalisée avant sa mort. Nous avons constaté que les membres étaient beaucoup trop longs et que, dès lors, l’adaptation de la peau était impossible. C’est pourquoi celle-ci été découpée à hauteur des membres. Les sabots originaux n’ont pas été utilisés non plus parce qu’il y avait déjà des sabots en bois ferrés.

 Il est difficile de déterminer à quelle race chevaline appartenaient les chevaux d’Albert et d’Isabelle. Il n’a est pas impossible qu’il s’agisse d’un type arabe ou berbère. Il existe une littérature abondante sur les races chevalines, la dispersion et le croisement des différentes races au cours des temps. Mais des données spécifiques sur des périodes ou des régions précises sont difficiles à trouver. La jument était en réalité plus petite que ce que l’on peut mesurer aujourd’hui car les membres artificiels sont beaucoup trop longs.

 On a l’impression qu’une tête et un cou sculptés de la jument ont été réalisés, et peut-être bien un cheval en bois complet, globalement enduit de peinture au plomb. Ce cheval fut-il réalisé dans l’attente de la mort de la véritable jument afin de tendre par-dessus la peau originale ? Si nous considérons que l’étalon est mort le premier et que l’on a directement procédé à la conservation de la peau et à la naturalisation, il n’est pas impossible qu’un cheval de bois fut réalisé dans l’attente de la mort de la jument de l’archiduchesse dans le but, dès le début, de les exposer ensemble.

 Dans la fesse gauche de l’étalon existe une crevasse par laquelle on a fait pénétrer la paille comprimée. Il y a donc assez de matériel pour rendre possible une datation au carbone 14. Tout étant pris en considération, il est vraisemblable d’admettre que les mises en œuvre sont bien vieilles de 400 ans, parce que la naturalisation d’une peau, après, par exemple, 100 ans, aurait été encore beaucoup plus difficile si pas impossible.

 Les différentes erreurs relevées ne portent absolument pas préjudice à l’ensemble des deux œuvres. L’outrage du temps a naturellement fait son travail mais on ne peut que s’émerveiller devant ces remarquables réalisations.

Durant l’Antiquité, des statues ont été érigées aux chevaux. A la fin du XIXème siècle, les Anglais ont également élevé un monument à Port-Elisabeth, en Afrique du Sud, à la gloire des chevaux qui sont tombés durant la guerre des Boers (cfr. Stokvis). La conservation et la naturalisation des chevaux d’Albert et d’Isabelle est peut-être bien un événement unique dans l’histoire de l’humanité, qui fut vraisemblablement aussi inspiré par la reconnaissance des hommes envers le cheval. Cela correspond à la supposition que ces chevaux furent considérés comme des objets de dévotion.

 


Visite de l’exposition et autres activités

 Une visite guidée de l’exposition

 Le visiteur peut découvrir l’exposition en profitant des explications d’un historien ou d’un historien de l’art. Des visites sont prévues pour les adultes et pour les groupes scolaires. Le nombre de personnes par groupe est limité à 15. Une visite guidée dure environ une heure. La réservation est obligatoire (02/741.73.11).

Quand : tous les jours sauf le dimanche. Uniquement en semaine pour les écoles.

Prix : adultes : 2.200 BEF en semaine, 2.700 BEF le samedi et le mercredi soir;

écoles : 1.800 BEF - Réservations : 02/741.73.00.

Le visiteur peut également utiliser un audio-guide, disponible en néerlandais et en français. Prix : 150 BEF.

Découvrir Bruxelles "sur les traces d’Albert et Isabelle"

A l’époque des Archiducs, Bruxelles était sans aucun doute la plus belle et la plus active des villes du Duché de Brabant. Le raffinement était visible aussi bien à la cour dans le Palais Coudenberg que dans la ville de Bruxelles, qui fut régulièrement le théâtre de Joyeuses Entrées, des processions ou de cortèges. Une visite guidée permet de découvrir le monde d’Albert et Isabelle, le long des rues et des quartiers, parmi les cloîtres et les églises, à travers parcs et places, dans les palais ou les vestiges de ceux-ci. Sous la Place Royale de Bruxelles se trouve par exemple la "rue Isabelle", un passage souterrain privé qui reliait le palais d’Albert et Isabelle avec la cathédrale Saint Michel et Gudule. Elle permettait à Isabelle d’aller se recueillir à la cathédrale dans le calme et la discrétion. Il s’agit du dernier vestige qui rappelle le palais archiducal. Cette "rue", ainsi que les ruines récemment exhumées de la Magna Aula de Charles Quint, sont maintenant accessibles au public, en combinaison avec une visite de l’exposition.

Circuit pour groupes : prix : 5.000 BEF + ticket expo (pendant la semaine) - 5.500 BEF + ticket expo (le samedi). Réservations : TIB/GBB : 02/548.04.48 - Musée du Cinquantenaire (MRAH) : 02/741.73.11.

Circuit pour visiteurs individuels : départ de la rue souterraine "Isabelle". Prix : 700 BEF par personne (expo + promenade). Réservations : TIB/GBB : 02/548.04.48 - Musée du Cinquantenaire (MRAH) : 02/741.73.11.

Pour groupes et visiteurs individuels : accès à l’exposition et à la rue souterraine "Isabelle". Prix : 300 BEF pour les visiteurs individuels - 220 BEF avec réduction - 140 BEF pour les groupes scolaires. Tickets disponibles aux deux caisses.

A la table des Archiducs

Des mets tels que chappon frict avecq une saulce aulx groseilles vertes, cabliau dans une souppe doree, Tourte Reale, furent vraisemblablement jadis très appréciés par les Archiducs. Le visiteur pourra également les déguster, ainsi que quelques autres plats, avant ou après la visite de l’exposition, dans un cadre baroque spécialement aménagé pour l’occasion.

La carte offre un choix de plats réalisés sur base des recettes contenues dans l’unique exemplaire encore existant d’un livre de cuisine imprimé aux Pays-Bas pendant le règne d’Albert et Isabelle. Il s’agit d’un ouvrage écrit par Antonius Magirus intitulé "Koock-Boeck ofte familieren Keuken-Boeck" publié à Louvain en 1612. Il est nécessaire de réserver : 02/741.73.11.

Conférences

Albrecht en Isabella - na 400 jaar?

Prof. Dr. Luc Duerloo, commissaire de l’exposition, professeur à l’EHSAL et la KUL

4 octobre 98 à 10h30

‘The peace-making sex’ : Gender and representation in Joannes Bochius’s account of the Joyous Entry of Albert and Isabella into Antwerp

Dr. Margit Thøfner, Teaching Fellow in the School of Art History, Univ. of St. Andrews, Ecosse

11 octobre 1998 0 10h30

Spanje en Nederlanden in de 16de en 17de eeuw

Dr. Werner Thomas, KU Leuven

18 octobre 98 à 10h30

Le Baroque des Pays-Bas méridionaux

  1. Blanjean

28 octobre 1998 à 9h45 et 31 octobre 98 à 14h

 Ateliers créatifs pour enfants sur le thème d’Albert et Isabelle:

Tous les mercredis de 14 à 16h30, du 7 octobre" au 16 décembre ’98

Tous les samedis de 10 à 12h30, du 3 octobre au 12 décembre ’98

Pendant les vacances de Noël : ateliers de 3 jours (prix : 2000 BEF/personne)

du 22 au 24 décembre ’98 de 10h à 16h30 : pour les enfants de 6 à 12 ans

du 29 au 31 décembre ’98 de 10h à 16h30 : pour les jeunes de 12 à 15 ans

Inscription obligatoire

Renseignements : Dynamusée : 02/741.72.18.

Conférence-promenade au Musée des Instruments de Musique (MRAH)

La Musique au temps d’Albert et Isabelle

9 octobre, 13 novembre et 11 décembre 98 à 14h

Partez en Espagne à la découverte du "Siècle d’Or"

Profitant d’une part de l’exposition "Albert & Isabelle" et d’autre part des festivités autour de Philippe II et de Charles Quint en Espagne, Touring organise des voyages culturels au pays d’origine de l’Archiduchesse. Chaque mois, deux de ces voyages seront offerts aux visiteurs de l’exposition. Les heureux gagnants voyageront par avion, séjourneront 7 jours sur place et visiteront entre autres l’Escurial et la Palacio Real à Madrid, les quartiers historiques de Tolède et la cathédrale de Valladolid.

Musique à la Cour d’Albert et Isabelle

Grâce à l’atmosphère internationale qui régnait à la cour archiducale, Bruxelles fut un terrain de prédilection pour la musique baroque naissante. Le virtuose anglais Peter Philips fut pendant plusieurs années l’organiste attitré de la Cour. Certaines de ses œuvres (clavecin, orgue et virginal) ainsi que d’autres de Peter Cornet et de John Bull seront disponibles sur CD à l’occasion de l’exposition. Elles seront interprétées par Christine Verhelst, élève de Jos Van Immerseel. Le CD paraîtra en septembre sur le label Passacaille.

 


 Informations pratiques

 Titre : "Albert & Isabelle (1598-1621)"

 Dates : du 17 septembre 1998 au 17 janvier 1999

 Lieu : Musée du Cinquantenaire (Musées royaux d’Art et d’Histoire - MRAH)

Parc du Cinquantenaire 10, 1000 - Bruxelles

 Prix d’entrée :

250 BEF : tarif individuel

200 BEF : avec réduction

120 BEF : groupes scolaires

Prévente des tickets : Fnac Belgique : 0900/00600

Un ticket combiné train/métro/expo avantageux est disponible dans chaque gare belge.

 Heures d’ouverture

du mardi au dimanche : de 10h à 17h

mercredi soir : jusque 22h

fermé le lundi, les 1 et 11 novembre, le 25 décembre, le 1er janvier

 Visites guidées : Ndl - F - D - GB : réservation obligatoire : 02/741.72.15.

 Audio guide : versions française et néerlandaise

 Catalogue : deux volumes richement illustrés :

partie essai (en plusieurs langues)

partie catalogue (éditions française et néerlandaise)

Prix : 1200 BEF pour chaque partie - 2200 BEF pour les deux

A la table des Archiducs : réservations nécessaires : 02/741.72.15.

Visite de l’exposition et de la ville : Découvrir Bruxelles sur les traces d’Albert et Isabelle en combinaison avec une visite de l’exposition : 02/741.72.15. (MRAH) ou 02/548.04.48.

Ateliers pour enfants et conférences : réservations et informations : Dynamusée : 02/741.72.18.

Séjour à Bruxelles

Museumshop : un large choix de bouquins, de CD’s et autres souvenirs

Cafétéria

Accès : Larges possibilités de parking

Transports en commun : Train : Gare centrale, Schuman

Métro : Schuman, Mérode.                 Bus, Tram : 20, 61, 80, 81, 82

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 ‘Albert & Isabelle (1598-1621)’

 Est placée sous le haut patronage de Leurs Majestés le Roi et la Reine des Belges et de Leurs Majestés le Roi et la Reine d’Espagne a été élaborée scientifiquement par le Prof. Dr. Luc Duerloo et Werner Thomas, commissaires 

Est une organisation des Musées royaux d’Art et d’Histoire (MRAH), de l’Université catholique de Louvain (KUL) et de la Sociedad Estatal par la Conmemoración de los Centenarios de Felipe II y Carlos V en Espagne.

 A été rendue possible grâce aux sponsors principaux, le Crédit Communal et la Communauté flamande et avec le soutien de la VRT Radio 1, RTBF, Knack, Le Vif-L’Express, De Standaard, La Libre Belgique, Toerisme Vlaanderen, Bureau de Tourisme et d’Information de Bruxelles (TIB), Office de Promotion du Tourisme Wallonie-Bruxelles (OPT)


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